Pour étudier le token Civic, il faut le replacer dans le contexte de ses « concurrents ».
La plupart des nouveaux « tokens » vendus dans les crypto-monnaies tournent en rond dans leur petit milieu : on a pêle-mêle, par exemple :
- des tokens qui permettent d’investir dans d’autres crypto-monnaies
- des monnaies qui sont des copies améliorées du bitcoin, mais n’apportent pas forcément de services supplémentaires
- des monnaies « de niche » dont les caractéristiques sont d’être anonymes, ou non-inflationnistes, ou réservées aux échanges sur une plateforme de services en ligne sur internet (par exemple une monnaie utile pour regarder des vidéos sur un site payant)
- des plateformes de crypto-monnaies
Il y a tout de même des projets qui sortent du lot : CIVIC en est un.
Civic permet de vérifier l’identité d’une personne. Elle rentre dans l’application Civic des informations personnelles. Ensuite, chaque système qui veut accéder aux informations, peut demander accès. Après, il ne faut pas le voir comme un système universel : la cible est clairement les USA pour plusieurs raisons :
- Le système est payant pour les utilisateurs, et non pour les sociétés
- La version gratuite protège surtout contre le vol d’informations
- La gestion de sa note de crédit, usage typiquement américain : c’est ce qu’on a avec la version payante, une alerte lorsque cette note change.
On comprend dans la page FAQ que Civic va essayer de signer des partenariats avant tout avec des banques, des société de cartes de crédits, des sites de prêt en ligne, des FAI .. bref toute société qui, plus qu’une vérification d’identité, veut surtout connaître le score de crédit américain associé. La présentation grand public est donc assez trompeuse : on est loin d’une sorte de « OpenId », d’un système qui permettrait de se loguer via son mobile sur Facebook, les impôts, son email, …
En résumé, le concept est intéressant, mais l’implémentation nous parait actuellement assez bancale. Même valorisés à « seulement » 100 millions de $, les tokens CIVIC nous paraissent chers, en tout cas tant qu’un partenariat sérieux n’est pas signé.