Malgré tout ce que nous avons écrit dans notre premier article sur le IOTA, le mystère reste entier en ce qui concerne sa valorisation élevée. On sait que la société de capital « Outlier Ventures » a investi une somme à 7 chiffres (plusieurs millions) pour rentrer au capital de la société IOTA. Cela valorise sûrement la société en tant que telle à quelques dizaines de millions. Malgré tout le flou qui entoure la notion de « qu’est ce que j’achète quand j’achète un IOTA », il semble que ce soit bien plutôt un hybride entre un token et une monnaie : ce n’est pas vraiment une monnaie au sens cryptographique, car elle ne peut pas être produite : tous les tokens ont été créés au début de la monnaie. Techniquement, ce sont des tokens. Mais des tokens un peu spéciaux car ils sont nécessaires pour s’échanger de l’argent en utilisant le Tangle. On peut en déduire qu’en tant que tel, les IOTAs n’ont aucune valeur : on peut utiliser la Tangle en faisant des échanges de 0 Iotas, donc, rien n’oblige les gens à en acheter. Mais, pour pouvoir faire des échanges, pour des micro transactions d’objets connectés, il va bien falloir que les gens donnent de leur iotas à un fournisseur de services.
Le marché des objets connectés
IDC évalue que l’internet des objets sera un marché global de 1,7 trillions $ en 2020. Reste à voir la part des paiements là dedans.
On peut alors faire des hypothèses pour valoriser le Iota à terme :
- Sur la taille globale du marché des transactions entre objets connectés et fournisseurs : en milliards d’objets, en nombre de transactions (milliards), en valeur moyenne de chaque transaction
- Sur la réussite du iota : la part de ce marché qui sera réalisée en iotas et non en monnaie « de banques centrales ».
- Sur le taux de rotation des iotas
La multiplication des trois peut donner une valeur à terme du marché du iota. Nous allons estimer quelques chiffres, de manière propre à Rentables.fr; si quelqu’un a des informations plus précises, nous sommes preneurs…
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La taille du marché des micro-paiements d’objets connectés
- Que ce soit selon le Gartner (500 objets par maison occidentale, donc des dizaines de milliards au total), ou Statista (42 milliards en 2022), ou Ericsson (29 milliards en 2022), le nombre d’objets connectés va exploser dans les années à venir. Les nombres sont à retraiter car ils comptent dans leurs chiffres de 2017 une quinzaine de milliards de téléphones et d’objets connectés « B2B » déjà existants »; Une croissance du nombre d’objets de 15 à 20 milliards sur cette période semble le consensus.
- Si chaque objet génère 1$ de revenu par an, on peut viser un marcher de 15 ou 20 milliards de $. Ainsi, en terme de revenus, rien que le marché des plateformes techniques dédiées aux IOT est estimé à près de 2 milliards de $ pour 2022. 11 milliards pour la maintenance prédictive. Et 27 milliards pour les services d’analyses. Bref, notre estimation du marché des micro paiements n’a rien de délirant : ça ne sera ni un seul milliard, ni mille milliards…
Quelle part pour le Iota ?
- Si le iota capte 10% du marché, il sera donc à 1,5 ou 2 milliards de $ de transactions par an.
- La vitesse de rotation de la monnaie est difficile à imaginer : actuellement sur les monnaies papier, elle est de l’ordre de 1,5 pour la masse monétaire M2. Avec une monnaie virtuelle en phase de spéculation, comme actuellement, cette vitesse est bien plus élevée : on voit bien que le volume de bitcoins échangés chaque jour (1.8 milliards de $ à la date de l’article) est de l’ordre de 2% de la valorisation globale, chaque jour, donc une vitesse de 7.3 par an. Cela peut être beaucoup plus élevé sur des monnaies hautement spéculatives (10% par jour sur le BitcoinCash) et beaucoup moins sur des monnaies stables (Ripple : 1%) ou bidons. En tout cas, cela devrait diminuer lorsque la monnaie sera plus utilisée pour des transactions réelles.
- En ce qui concerne notre valorisation, la vitesse de rotation de la monnaie est plutôt une ennemie : en effet, la valeur du iota va venir du fait qu’à un instant donné, des gens en ont en portefeuille pour réaliser des échanges. C’est une monnaie d’échanges qui sera dans un portefeuille à part. Il est peu probable que cela soit une monnaie de thésaurisation : les gens ne se feront pas payer leur salaire en Iota et ne mettront pas leur épargne dedans : ils l’utiliseront pour des petits portefeuilles, chargés de l’équivalent de 20 ou 50 euros, pour payer leurs petites transactions de tous les jours (boulangerie) ou leurs achats de micro services connectés.
- En conséquence, si les iotas sont échangés 10x par an, dans un cas extrême, il suffirait d’avoir en circulation 1/10e du montant échangé par an, et cela suffirait à faire tous les échanges : on voit que la valorisation de la monnaie est inversement proportionnelle à sa rotation. Nous retenons donc la valeur la plus avantageuse pour le IOTA : vitesse de 1.5
Fortune avec le Iota en 2022 ?
Avec tous ces chiffres, on en déduit une valorisation globale du IOTA, à horizon 2022, de l’ordre de 1,3 milliards $ (correspondant à 2 / vitesse de rotation de 1.5). Bien sur, actuellement, la valorisation est supérieure : 1,5 milliards. Il est certain qu’un effet limité de thésaurisation va rester avec le IOTA. Mais d’un point de vue rationnel, à moyen terme en 2022, il n’y a pas de raison que la valorisation globale de cette monnaie dépasse les quelques milliards. Une valeur qu’on peut aussi voir comme « 100 millions d’utilisateurs qui ont à un instant donné 50 $ sur leur compte prépayé pour objets connectés ». On en revient à ce que disait RobbieHobbie : pourquoi tout cela est déjà valorisé des milliards ?
Bien sur, la spéculation, et l’extrême sensibilité de ces calculs aux hypothèses, peuvent changer la donne. Ce qui est sur, c’est que l’époque pas si lointaine où le Bitcoin pouvait passait de 1 à 1000$ en quelques années, est terminée. Faire du x10 serait déjà énorme.