Voici la 3e partie de notre série sur les instruments financiers. Étudions désormais les turbos, qui sont aussi à ranger dans la catégories des dérivés et donc d’un investissement risqué ou spéculatif.
Turbo ou Warrant ?
Les turbos corrigent les warrants car ils n’ont pas de valeur temps. Rien n’étant gratuit, la banque leur met une « barrière désactivante » : si pendant ne serait ce qu’une seconde, le « turbo CAC 3800 juin 2013 » tombe en dessous de 3800, la banque empoche tout. C’est la « désactivation ». Certaines statistiques disent que 80% des turbos finissent alors à 0. Vu leur échéance lointaine, ce n’est pas gênant pour les spéculateurs, mais cela gênera un investisseur.
[mantra-pullquote align= »right » textalign= »center » width= »33% »]On peut assimiler les turbos au fait d’acheter uniquement « la portion du CAC (ou de l’action) qui dépasse un certain niveau »[/mantra-pullquote]
De plus une spéculation même dans le bon sens, peut être anéantie par un excès de volatilité. Alors, certes, on peut assimiler les turbos au fait d’acheter uniquement « la portion du CAC (ou de l’action) qui dépasse un certain niveau ». Mais à cause des frais, et de la légère surcote des turbos (un turbo CAC call 3800 vaudra typiquement 0.15 lorsque l’indice est à 3805), si le turbo 3800 est « déactivé », il faudra racheter lorsque l’indice CAC sera en dessous de 3780 points environ pour jouer la remontée de l’indice et que l’éventuelle remontée de l’indice « efface » l’argent perdu par la désactivation.
Mais dans l’ensemble, le turbo reste largement préférable au warrant.
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Turbo ou loto ?
Somme toute, le turbo, c’est une probabilité faible de gagner beaucoup, c’est un peu comme le loto, car :
- Soit tu prends un turbo proche de sa barrière (moins de 100 points de CAC par exemple), pour avoir un effet de levier élevé, mais le risque de désactivation dans les jours à venir atteint facilement les 50%.
- Soit tu prends un turbo plus éloigné, pour jouer un terme un peu plus lointain, mais dans ce cas l’effet de levier s’affaiblit très vite. Il faut alors être très riche pour pouvoir investir beaucoup en turbos.
- Soit tu ne spécules pas, tu n’investis pas non plus à moyen terme, mais tu cherches à se couvrir. Par exemple si tu penses que TOTAL va surperformer l’indice, tu achètes du PUT CAC40 pour te prémunir de la baisse. L’addition de l’action total et du PUT CAC revient à si tu avais acheté « la différence d’évolution entre total et le CAC ». On parle alors de « hedge » (couverture) et cela réduit forcément la rentabilité et la volatilité.
Stratégies
Comme pour tous ces dérivés, il existe de nombreuses stratégies appelées Straddle, strip, strangle… Mais dans tous les cas, l’espérance de gain mathématique reste négative à cause des frais, le turbo n’est pas un instrument miracle.
Malgré tout, la barrière désactivante reste une contrainte : sa valeur ne peut pas être librement fixée, il faut choisir parmi ce que propose les grandes banques. Si pour des actions des gros indices US ou européens, cela ne pose pas trop de problème, cela empêche de spéculer sur des entreprises moyennes.
Et puis la volatilité est l’ennemie des turbos. Nous allons dans la dernière partie voir un autre instrument : les options, qui combine certains avantages des warrants et des turbos..
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