Comme nous sommes sur ce site pour rechercher les meilleurs investissements, intéressons nous un instant aux FCPI.
Le principe des FCPI
Il s’agit d’investir dans des parts d’un « fond commun de placement en innovation ». Celui-ci a en général une taille de quelques centaines de millions d’euros, ce qui lui permet d’investir dans une quinzaine de sociétés, soit non côtés, soit en phase de croissance. On joue donc via leur entremise le rôle de business angel, en quelque sorte.
L’avantage fiscal
L’avantage est que, dans la limite de 12KE investi par personne (le double par couple), tout investissement dans une FCPI est déductible directement des impôts (et non pas du revenu !!) A hauteur de 25%.
Cependant, à cause de la durée du placement (8 ans en moyenne, la loi fixant à 5 le minimum), et des frais d’entrées et de sorties, rarement nuls, cet avantage fiscal n’est équivalent qu’à 3 ou 4% annuel maximum.
Voir le tableau ici : http://www.slideshare.net/financeperso/fcpi-sont-ils-un-bon-placement (pages 3 à 5)
Les résultats
Dans ce même doc de fin 2008 (Didier Maillard), on voit que le rendement net des FCPI, sur la période étudiée, est très faible : en fait -0.5% annuel, au lieu de 3% pour le monétaire, et 5.3% pour les actions sur la même période.
De plus, le risque est aussi élevé qu’avec des actions (cf. l’écart-type) !
Pourquoi prendre un placement qui, même avec l’avantage fiscal, a un rendement égal au monétaire, avec le risque des actions !!
En effet à la liquidation, certains FCPI finissent à -50 voire -90%, alors que d’autre font un score inverse.
Dans le meilleur des cas, on a environ du 6% net + 3 fiscal = 9, rien d’exceptionnel par rapport au marché action émergent.
De plus, un FCPI n’est pas liquide, impossible de revendre ses parts avant terme.
De l’apprentissage ?
Certaines personnes disent « oui ce n’est pas énorme, mais il y a de bons gérants, et ils s’améliorent ». Cela est faiblement vrai. D’une part, pour un résumé de performance, voir aussi : http://www.fip-fcpi.fr/?p=676 [lien mort depuis 2014: voir plutôt http://www.123fcpi.com/nos-outils-fcpi/classement-fcpi-fip-palmares.html] : les 3/4 des FCPI ont une rentabilité négative, et cela quelle que soit l’année de lancement. Il n’y a donc pas du tout de « courbe d’apprentissage » des gestionnaires, le rendement annualisé est, pour chaque « promotion », toujours entre 0 et -5%
Cela est aussi confirmé en faisant la moyenne des 16 performances semestrielles de 16 FCPI de chez Aplus finance (pourtant un des meilleurs) : +0.42% sur le le 1er semestre 2010,
Explication des mauvaises performances
Le gros problème vient en fait des frais énormes volés par les sociétés de gestion : en moyenne 38% sur la vie du placement, ce qui est gigantesque et explique la performance à peu près nulle !
En effet, s’il n’y avait pas ces frais, les FCPI auraient une performance nette assez proche de celle des actions
Quels FCPI souscrire ?
Faut-il alors souscrire à un FCPI ?
Quelques sociétés de gestion s’en sortent mieux, comme Truffle, CIC CM capital privé, ou Alto invest ou A plus finance.
Mais même pour Truffle, le meilleur, la renta net moyenne est inférieure, hors prime fiscale, au monétaire…
Il y a eu ainsi sur la fin 2010, quelques FCPI lancés à frais « pas trop énormes » (peut être 30% sur la vie du produit au lieu de 38…) : aplus ebusiness 10 (7 ans), Truffle fortune 2 (10ans), vatel santé2 (5.5 ou 6 ans).
Si vous souhaitez y souscrire, passez impérativement par un courtier à frais réduits :
https://www.altaprofits.com/fcpi_2010/automne/fcpi_fip_2010.html
http://www.fcpi-enligne.com/HTML/isf-2010/fcpi-a-plus-e-business-10.php
http://www.henrion-gestion.fr/index.php?page=fcpi-sigma-gestion (pas de frais additionnels si performance <25%)
Mais nous le déconseillons fortement, car 5 à 10 sans rien pouvoir changer, c’est très long. Et même si certains FCPI ont eu un beau rendement global, par exemple 50% net total (après frais et avant avantage fiscal), il faut se souvenir que la bourse, lors de phase de reprise, peut atteindre ce chiffre en 2 ans…
Autre tableau de renta calculé en 2008; la comparaison est ici plus flatteuse car on a des fonds lancés dans le courant des années 2000, en croissance, comparé à un marché action touché par la crise. En performances annualisées depuis la création, pour les FCPI liquidés, on a
- En 2006, +0,7% (+8,4 avec l’avantage fiscal)
- En 2007, +2,3% (+9,1% avec l’avantage fiscal)
- En aout 2008, -0,7% (+ 5,4)
- Selon ce même calcul, certaines sociétés de gestion comme Aplus finance font régulièrement du +4% par rapport à la moyenne des autres fonds..
Ou investir ?
Mais il existe une alternative :
en allant sur un site comme Boursorama, il est facile de voir dans quelles sociétés côtés les fonds comme aplus ou Truffle sont encore investis.. et de les imiter ! On réplique ainsi en partie (uniquement sur les sociétés cotées bien sur) le fonctionnement de ces fonds, il vaut mieux alors prendre 3 ou 4 sociétés pour limiter les risques, et on a son propre FCPI.. comme les frais sont plus élevés que l’avantage fiscal, on est gagnant !
Exemples : Carmat, Netbooster, Keyyo
Autre idée :
investir en direct dans des sociétés non cotées, sans passer par des FCPI. On bénéficie ainsi à la fois de l’avantage fiscal (à condition de garder ses parts 5 ans), et de l’accès aux meilleures opportunités de croissance, les « bonnes » jeunes pousses pouvant doubler de CA chaque année…. (et donc la valeur virtuelle de vos parts, pour une future introduction en bourse).
Attention à la valeur de la part que vous achetez.. j’ai par exemple investi directement dans CLIRIS, une startup spécialisée dans l’analyse vidéo et caméras, fin 2010. Le prix de la part valorisait la boite à 6 fois son CA 2010 environ 1 (environ 20 employés). L’entreprise a un business plan réaliste prévoyant de septupler son CA 2013/2010, avec un fort bénéfice, ce qui se traduira soit par une entrée en bourse, soit par des dividendes, car l’actionnaire principal voudra alors toucher une partie de ses gains. Mais le risque est toujours là, et le prix d’achat au dessus de la moyenne des sociétés en bourse (plutôt à 2 ans de CA sur le CAC40).. même si c’est un surcout raisonnable pour une startup.
Sites pour cela :
Alternatives
Pour investir en direct dans des petites sociétés, il est encore possible de :
- Prêter à 4.5% à des PME : http://www.friendsclear.com
- Trouver d’autres solutions chez des gestionnaires de patrimoine :
Dans tous les cas, ces placements restent à objectif long terme, de 5 ans ou plus. Ils viennent donc en complément d’une méthode comme Piotroski, pour diversifier son portefeuille, les startups étant un peu moins sensible au marché (à condition que le besoin de financement n’arrive pas pile au moment d’une crise!)