Devenir maire ou conseiller municipal, un bon plan ?

Nous sommes en pleine campagne pour le second tour des municipales 2014. Les médias n’arrêtent pas de nous abreuver de résultats et de nous parler de ces centaines de milliers de français qui sont candidats. Le font-ils pour l’argent, pour le pouvoir, par dévouement ?

Chez rentables.fr, nous sommes économes pour vos familles, mais aussi pour l’état, et avons cherché à en savoir plus sur l’argent versé à un maire ou conseiller municipal.

Les chiffres globaux pour toute la France

Les rémunérations municipales coûtent au total environ (selon les sources), 1.5 milliard d’euros par an. Cela concerne les 36635 maires (en 2011) de communes de France, et leurs environ 100 000 adjoints. Le nombre d’adjoints maximum par ville est encadré par la loi, mais en gros il suffit de retenir que dans une ville moyenne (3 000 à 50 000 habitants) environ un quart des élus municipaux pourront devenir adjoints.

Cela explique le total de rémunération assez modéré par rapport à la masse d’élus (des centaines de milliers : 519 417 d’après collectivites-locales.gouv.fr en 2011). Par rapport aux 1000 milliards que l’état pompe chaque année, c’est une goutte d’eau. Par contre, ce qui est sur, c’est que la fusion de communes permettrait (par exemple en diminuant de moitié le nombre de communes, dont 55% (!) ont moins de 500 habitants) d’économiser quelques centaines de millions d’euros rien qu’en rémunérations.

Alors, est-ce un bon plan de devenir conseiller municipal ? Vous voulez un complément de revenu et avez pensé à cette solution dans votre petite ville ? Rentables.fr vous dit si c’est une bonne idée.


Congé pour se présenter aux élections

La loi prévoit que les personnes candidates à une élection municipale (dans une ville de plus de 3500 habitants) aient droit à un congé de 10 jours, fractionnable par demi journée. Cependant ce congé sera non rémunéré, ou prélevé sur les congés payés en cours d’acquisition. Il n’y a donc pas d’intérêt à faire de candidature « bidon », la loi est bien faite.

 

Rémunération d’un simple conseiller municipal

Environ 73% des élus municipaux seront de simples conseillers, et à ce titre là, la rémunération n’est pas exceptionnelle : elle n’est de 228 euros par mois QUE dans les 41 villes de plus de 100 000 habitants. Dans ces villes là, les places sont trustées par des professionnels de la politique, donc tout ce que vous pourrez espérer c’est effectivement un strapontin à 228 euros, ou un poste sur une liste d’opposition ou de parti dit extrême.. qui ne sera pas adjoint et aura donc ce même salaire. Mais cela reste pour environ 2000 conseillers seulement, soit 4%. Et il faut habiter dans une grande ville.

Dans les autres villes (69% des conseillers), vous ne serez tout simplement pas rémunéré, à moins qu’un adjoint ou un maire généreux vous fasse bénéficier de ce qu’on appelle « l’écrêtement » : s’il est cumulard de plusieurs mandats et dépasse la limite de rémunération autorisée, il peut reverser le « trop plein » à des adjoints. Autant dire que ça se fait par copinage et que vous n’y aurez pas droit en étant juste inscrit sur une liste par opportunisme.

« Heureusement », vous aurez droit à un crédit d’heures d’absence de votre entreprise pour aller siéger au conseil municipal, préparer vos commissions et réunions. Ce crédit est cependant variable en fonction de la taille de la commune :

  • Rien si votre commune a moins de 3500 habitants (ce qui concerne une bonne partie des 69%)
  • De 10h30 d’absence autorisé par trimestre (0.5j par mois, en étant aux 35h), pour < 10 000 habitants, à 2,5j par mois pour une ville de + de 100 000 habitants. Ce crédit est de 1j par mois pour les villes moyennes (10 à 30 mille habitants).

Mas ce crédit d’absence, l’entreprise n’est « pas tenue » de vous le payer.. A moins de tomber sur une entreprise citoyenne, ces 69% d’élus municipaux font donc du bénévolat. La loi prévoit toutefois que la commune vous rembourse une partie de la perte de salaire, dans la limite de 72h par an et à 1.5smic (soit 720 euros brut en gros par an)

Donc, contrairement à l’image du « tous profiteurs », être un élu local, pour la majorité d’entre eux, c’est du bénévolat pour sa commune.

Être adjoint, pourquoi pas

Devenir adjoint du maire est déjà plus intéressant, à condition d’être dans la liste victorieuse, et de faire partie des chouchous du nouveau maire, ce qui sera difficile pour un nouveau venu, mais pourquoi pas après 6 ans de dévouement; cela concerne donc 20% des élus municipaux.

élus-municipaux

La rémunération permet d’en vivre au dessus de 100 000 habitants, mais des « grands adjoints » feront à coup sur partie des professionnels de la politique, qui cumulent cette fonction avec d’autres au sein d’une communauté d’agglomération ou d’un conseil régional. Il font donc partie des environ 3 000 professionnels de la politique en France, qui touchent entre 3 000 et 8 000 euros nets par mois et en vivent bien, mais là c’est un métier à part.

Vous pourrez décemment viser à être adjoint dans une ville moyenne et toucher environ 1 000 euros. La loi vous autorise à 2,5j d’absence par mois pour une petite ville (- de 10 000 habitants), et 5j pour une ville moyenne (10 à 30 mille). Là encore, ce sera du non payé ou presque (cf. chapitre sur les conseillers). Pour une ville moyenne, vous allez donc être absent 25% du temps, et toucher une rémunération qui sera intéressante si vous êtes ouvrier ou employé, mais ne vous rapportera quasiment rien si vous êtes un cadre qui émarge à plus de 2 000 euros nets par mois (et perd donc plus de 500 euros par mois du fait des absences).

La conclusion c’est que adjoint de ville moyenne, le seul poste vraiment accessible, ressemble pour beaucoup aussi à du bénévolat, ou au mieux si vous ne gagnez pas trop, à quelques centaines d’euros nets de bonus par mois, mais pour un volume d’heures assez conséquent, sans compter les contraintes (mariages le samedi, réunions en soirée à 18h00, etc..)

Être maire de petite ville

Oubliez directement d’être maire d’une ville de plus de 10 000 habitants : il n’y en a qu’un millier, et faire partie de ce « top 1000 » des maires (0.2% des élus municipaux), revient à faire partie du même « top 4000 » de la politique en France, celui des professionnels à plein temps. Il faut être politisé et encarté pour cela. Mais pour les autres 6.8% d’élus qui sont maire, cela veut très souvent dire « maire d’une ville de moins de 10 000 habitants, et là c’est possible. La concurrence n’est pas toujours rude, plus des trois quarts des maires sont élus au premier tour, ce qui suppose qu’il n’y a qu’une ou deux listes, vous avez donc votre chance. Cependant, il faut avoir conscience que cela représentera dans les faits pas loin d’un temps plein, alors que vous n’aurez droit toujours qu’à 5j d’absence par mois. Préparez-vous donc à des doubles journées, et des semaines de 80h comme le racontent certains maires.

Au niveau financier, si votre ville fait plus de 1000 habitants (ce qui est le cas d’un petit quart), vous aurez un salaire conséquent de 1635 ou 2091 euros par mois brut. Rien d’énorme, ça sera peut-être à peine un salaire de smicard par rapport au temps passé, mais si vous voulez vraiment vous investir pour votre commune et gagner plus, c’est un bon plan.

Rien d’étonnant du coup que sur l’ensemble des maires (cf. gouv.fr) :

  • 34% sont retraités ou sans profession (ils ont le temps et cumulent avec leur retraite)
  • 16% sont agriculteurs (ils ont parfois du temps et font surtout des horaires de dingue pour compenser leurs maigres revenus d’exploitation)
  • 22% sont chefs d’entreprise ou salariés du privé (cf. Lexpress)
  • On en déduit qu’environ 28% sont sous contrat public, ce qui permet plus de facilité (le temps du contrat de travail « normal » est aménagé pour les professeurs, employés de collectivités…)

Donc être maire de petite ville, ça vaut le coup, mais préparez vous à une vie sans pause et sans temps mort, si vous voulez cumuler avec un autre emploi !

Remarque : beaucoup de chiffres sont disponibles sur le site contrepoints

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7 réponses à Devenir maire ou conseiller municipal, un bon plan ?

  1. midey dit :

    bonjour
    jaimerais bien etre maire de ma communes de bourogne j apporterais des resulta comme le maire precedent des avantage pour les senior et les personne a mobyliter reduite et d ‘autre chose je serai a l ecoute des habitants cordialement

  2. Martinez dit :

    ben en tout cas pas pour l’orthographe

  3. Le Caïrn dit :

    Cé pa lapeine de vou présenté pour le rol de mère, mem cil né pa necesair davoir dé dix plom.

  4. Rodriguez dit :

    et Bim, dans les dents !!

    • Angélique dit :

      Bravo Rodriguez t’es le seul à pas avoir fait de faute d’orthographe…………midey…..ben écoute pourquoi pas
      mais un petit effort sur l’orthographe serait le bienvenu………..Le Caïrn je pense que tu as fait de l humour donc
      Bravo aussi (c ‘est sincère ),par contre Martinez relever les fautes des autres c’est bien ne pas en faire soi-même
      c’est mieux…… »ben en tout cas pas pour l’orthographe »…..oui mais TOUS et non TOUT

  5. Céole dit :

    Avoir des idées et les défendre seraient déjà un bon pas en avant. De la conviction et de l’énergie à ces convictions plus être un battant pour défendre la cause des administrés de la ville, communes ou bourg de vie. Céole

  6. Glauzy dit :

    cas prend un s à la fin mais il est au singulier: cela s’écrit bien en tout cas. On utilise le pluriel dans la formule: dans tous les cas…

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