C’est la fête des impôts avec les socialistes. Après tout, les français ont voté pour des impôts, ils en auront. Mais quelques irréductibles gaulois essayent d’échapper encore et toujours au fisc. Sont-ce d’horribles riches ? Non, des gens de la classe moyenne qui cherchent désespérément à payer un taux raisonnable. Et l’une des solutions les moins connues et offrant la meilleure niche fiscale, c’est les SOFICA !
Une SOFICA, c’est quoi ?
Vous trouverez la définition partout sur le net mais en gros, une part de SOFICA, c’est un investissement dans la production cinématographique française. En échange de bloquer votre argent pendant 5 à 10 ans pour aider le cinéma français, vous recevez une réduction d’impôts. Réduction qui ne fait que baisser avec les rabotages successifs, mais reste encore de 36 0u 43% selon les cas. Déductible directement du montant de vos impôts, oui !
La SOFICA investit elle dans de nombreux films français La part des différentes SOFICA dans la financement de films français est en moyenne de 10% : c’est plutôt 5% pour des grosses productions (style Astérix, Taxi etc..) et ça peut monter jusqu’à 50% pour des petits films ou des films d’auteurs (50% est le niveau maximum autorisé par la loi)
Ou comment gagner 2000 euros facilement
Investir 5000 euros dans une SOFICA et hop.. 2000 euros environ d’impôts en moins. Ça semble trop simple. C’est trop simple. Il y a un loup. Deux en fait. Les frais et le résultat
Les frais
Les SOFICA sont des placements risqués, car rien ne garantit qu’un film va bien marcher et que le succès sera au rendez-vous. Mais ce n’est pas risque pour tout le monde. L’émetteur de produit de défiscalisation. Avec des frais en général d’environ 40% sur l’ensemble de la vie du produit, et en partant du principe que la rentabilité d’un film n’est pas supérieure à celle d’un autre produit, il faut s’attendre à ce que tous les avantages fiscaux soient mangés par les frais.
Les différents frais sont en général :
- Des frais fixes et annuel de 2 à 3% par an, qui rémunèrent la société de gestion
- Des frais additionnels la 1e année d’environ 6% pour la constitution de la société et le paiement des intermédiaires de commercialisation (Hedios, Best-SCPI, les gestionnaires de patrimoine, etc..)
- Des frais de « surperformance » touchés par la société de gestion si la rentabilité hors frais dépasse un certain niveau. Ce qui est dingue c’est qu’en lisant des prospectus comme ceux de CINEMAGE 8 ou BM12, on voit que ces frais peuvent atteindre 20%, et être de 10% même lorsque la rentabilité brute atteint… 0,9.. c’est à dire que la société a réalisé un investissement négatif, foiré, et prend une commission pour ce superbe résultat. On croit rêver..
Le rendement est mauvais
Conclusion, avec tous ces frais, le rendement net final des SOFICA devient mauvais. Hors avantage fiscaux, il est la plupart du temps négatif. Nous disposons de peu d’études sur le sujet : normal, tous ceux qui gagnent de l’argent avec ce produit, n’aiment pas donner ses résultats réels. Quand on sait que le montant total des frais sur la vie du produit, est du même ordre de grandeur que l’avantage fiscal, on comprend mieux : souscrire à une SOFICA revient à permettre à plein d’intermédiaires de se partager l’avantage fiscal.. pendant que nous on se retrouve bloqués 10 ans avec un produit risqué et au rendement médiocre !
Des chiffres
Pour les SOFICA « adossées »,ou « garanties » le rendement est aux alentours des 75 à 85%. En effet, « adossé » veut dire que pour une partie des films, des commercialisateurs du film (réseaux de distribution, cinéma) se sont engagés à racheter tous les droits du film, y compris ses pertes et bénéfices éventuels, pour environ 80% du coût de production.
- Pour le producteur, l’avantage est que, avec ses aides fiscales et soutien au cinéma, cela lui assure un revenu garanti et un petit bénéfice
- Pour le réseau, il s’assure de pouvoir diffuser le film à un prix contrôlé fixe et inférieur au prix de production ! Il peut avoir une petite perte, mais dans l’ensemble il sera gagnant
- Pour le particulier, cela permet de réduire le risque du SOFICA. Même si les films « non adossés » font des bides, il touchera environ 60% de la mise de départ, ce qui lui assurera, avec l’avantage fiscal, du zéro. Dans un cas moyen, il touchera 80%, ce qui fera un rendement net pourri de l’ordre de 2% annuel, mais avec peu de risque. Et il aura une petit chance de faire + de bénéfices.
Pour l’ensemble des SOFICA, le rendement moyen est de -5% à -19% ANNUELS selon une étude de 2006 sur les SOFICA de 1996 à 2004. C’est à dire que la valeur finale des part oscille entre 18% et 67% de la valeur de départ ! autant dire que l’adossement à 75% est intéressant. C’est une année qui a du être particulièrement mauvaise, mais une valeur de sortie de 60% est une moyenne. C’est à dire, avec l’aide fiscale.. du 0% !
Un SOFICA qui atteint 75% de sa valeur initiale, permet d’atteindre un rendement de 2% annuel environ..
Bref : rentables.fr vous déconseille les SOFICA. Avoir un rendement moyen de 2% pour une volatilité supérieure à la bourse, non merci ! Mais nous sommes probablement un des seuls sites à le dire : tous ceux qui en vivent, vont dire le contraire..
Des données techniques
Finissons par des données financières :
- Argent : bloqué. Totalement illiquide
- Part d’adossement : variable de 0 à 50%, en moyenne 35%. C’est limité par la loi à 50% et diminue le rendement.. mais le risque aussi
- Types de films : variables selon les SOFICA : grosses productions, petits films, dessins animés..
- Beaucoup de sites disent que les rendement global est bon : pipeau
- Période de commercialisation : vers novembre chaque année. Le montant global des SOFICA, environ 60 MEUR, est acheté en 3 ou 4 jours, il faut être très rapide.
- Investissement minimum : variable mais autour de 5000 euros en général.
- Liste des SOFICA 2012 : BMEDIA12, CINEMAGE 8, COFIMAGE 25, COFINOVA 10, Les entrepreneurs du cinéma et de l’audiovisuel, Banque Postale Image 7, MANON 4, EXPORT&KIDS 2012, INDEFILM 2, PALATINE ETOILE 11, SOFICINEMA 10, SofiTVCiné